– On dit frais comme un gardon. Comment te sens-tu, présentement?
Plutôt bien.
Le travail fatigue peu, question d’habitude.
La politique m’ennuie, rien ne se passe. Autour de moi c’est un peu mou, intellectuellement peu stimulant. Avec mes amis je rigole bien et on cause, on casse un peu tout ça, mais avec cette histoire de virus je les vois trop peu.
Un peu sans bar, un peu sans concert, un peu sans tout ça.
Un peu fatigué à cause des enfants, de toute façon c’est toujours à cause des enfants…
– Quel genre d’aquatique es-tu?
Baleine dans un bol d’eau salée.
– Brasse, papillon, crawl, godille ou pas chassés?
La natation synchronisée est un truc qui m’a toujours laissé perplexe. Tu tombes rarement sur des images de ce genre de pratique, et quand ça arrive, je ne peux pas dire que je m’y intéresse, mais ça me fait quelque chose.
Tu te dis « Ah ouais, y’a des gens qui font ça, dingue… »
Toutes ces heures passées dans l’eau pour représenter une fleur qui s’ouvre en se grimpant dessus… et puis tu penses à autre chose. Mais quand même la natation synchronisée c’est un truc vraiment à part.
– Dans quel milieu préfères-tu évoluer ?
Alors, c’est pas compliqué : avec Pasc, Rem, Nico, Mathias, JC, Seb…
Pile au milieu.
– Tu es un poisson-clown. Quelle est ton anémone de mer?
Ils entretiennent tous deux un rapport très complexe il me semble, je ne sais pas répondre à ta question.
– Un souvenir d’immersion mémorable ?
Le concert de The Ex aux Tanneries à Dijon
– T’arrive-t-il d’être au bord? Raconte.
Le bord, c’est un truc fascinant :
Faut-il sauter ?
C’est la question, parce que tremper son pied pour voir si c’est chaud ou si c’est froid ce n’est pas être au bord. Ça c’est être à la plage.
Peut-on sauter ?
C’est aussi la question, parce que tout le monde n’y est pas autorisé.
L’expérience du bord la plus précieuse est de se jeter dans un fou-rire, le courant emporte tout.
Au bord de la crise de nerfs, au bord du gouffre, au bord de craquer… on sent là toute la retenue inhérente à cette expression « au bord ». Souvent quand je reste au bord personne ne me reproche rien.
– Le mot qui suscite en toi un frétillement ?
Là, maintenant, je dirais : l’altérité.
– C’est quoi la musique de tes ricochets ?
Un rock brut, sensible et inspiré.
– Ton mantra d’écrivant?
Je ne prie pas.
– Elle est où ta source d’inspiration?
Chez toi, chez moi, sur une chaise, sous une chaise, sur une table, sous une table et dans l’herbe, dedans l’herbe, dessous l’herbe sous le soleil, dedans l’herbe sous des dunes, dans un tunnel, sous une voiture, en allant, en venant, en s’arrêtant, en repartant, en t’écoutant, dans l’herbe encore, mais pas celle du jardin, celle des chemins, dans le matin, sa lumière, et ses sons, dans le décorum, comme on y brille, et tutti quanti.
– De quel courant te revendiques-tu?
Alternatif.
– C’est quoi pour toi le déluge?
C’est quand il pleut très fort qu’on surnage et qu’on cherche une branche